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Influenza aviaire :
La vaccination n’aura pas lieu cette année
L’Anses annonce que les conditions ne sont pas réunies à l’heure actuelle pour vacciner efficacement les poules, poulets et dindes contre l’influenza aviaire. « Afin d’envisager cette stratégie pour les prochaines années, il faudra augmenter la production de vaccins existants, développer des vaccins pour toutes les espèces de volailles, y compris les canards, et autoriser ces vaccins en France ou en Europe », précise l’Agence.
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Dans un avis publié le 16 décembre dernier, l’Anses reconnaît que les crises consécutives d’influenza aviaire nécessitent de revoir les stratégies de prévention, avec notamment la possibilité de permettre au niveau européen la vaccination des volailles. Celle-ci, qui viendrait en complément des autres mesures de prévention, ne pourra cependant pas être mise en place en France dès cet hiver. Plusieurs facteurs empêchant sa mise en œuvre ont en effet été identifiés dans l’expertise menée par l’Anses. Le travail a principalement porté sur les poules en tant qu’espèce (Gallus gallus), la seule pour laquelle il existe actuellement un vaccin autorisé en Europe.
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Trop peu de vaccins disponibles rapidement
Sur les cinq vaccins actuellement disponibles dans le monde, un seul dispose d’une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les poules. Cependant, cette autorisation date de 2006 et la souche vaccinale sur laquelle il est basé n’a pas été actualisée depuis. « Son efficacité est donc incertaine sur les souches circulant actuellement. Par ailleurs, les faibles stocks disponibles pour l’ensemble des vaccins existants font que plusieurs mois seraient nécessaires pour produire suffisamment de doses pour vacciner les élevages », précise l’Anses. En effet, la production mondiale de vaccins contre l’influenza aviaire est en grande partie consommée par les pays où la maladie est implantée durablement. Au sein de l’Union européenne, la vaccination contre l’influenza aviaire est pour l’instant seulement autorisée pour sauvegarder les espèces rares conservées dans les parcs zoologiques, la quantité de vaccins potentiellement disponible n’est donc pas dimensionnée pour les élevages. -
Pas de vaccination efficace des volailles sans prendre en compte les canards
Les canards font partie des espèces les plus réceptives à l’influenza aviaire. « Ceci, allié à un mode d’élevage qui amène les canards à être souvent exposés aux oiseaux sauvages ou à être déplacés entre différents sites d’élevage, fait que ces animaux sont souvent à l’origine de l’introduction et de la diffusion de la maladie au sein des élevages, déclare l’Anses dans son communiqué. Une stratégie de vaccination qui viserait à empêcher la diffusion de la maladie entre deux zones géographiques n’est pas envisageable sans y inclure la vaccination des canards. » Or, il n’existe pas encore de vaccin disponible pour cette espèce. Des vaccins sont en cours de recherche et de développement mais ils ne seront pas commercialisables cet hiver. -
« Une vaccination des poules et poulets en réaction à des foyers d’infection est également inutile : la circulation du virus entre les élevages est plus rapide que l’acquisition de l’immunité après la vaccination », ajoute-t-elle.
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Une stratégie vaccinale à développer
L’Agence rappelle que la définition d'une stratégie vaccinale globale doit passer notamment par une réflexion avec les fabricants pour développer et produire des vaccins efficaces pour toutes les espèces de volailles, y compris les canards. Dans tous les cas les nouveaux vaccins devront faire l’objet d’une demande d’autorisation, pour évaluer leur bénéfice/risque. Cette évaluation sera faite soit par l’Agence nationale du médicament vétérinaire, pour une autorisation en France, soit par l’Agence européenne du médicament, pour une autorisation dans toute l’Union européenne. -
Le dépistage de l’infection virale chez les animaux vaccinés, un impératif pour autoriser la vaccination
La vaccination avec un vaccin adapté empêche l’apparition des symptômes chez les animaux vaccinés mais pas forcément leur infection par les virus pathogènes. L’autorisation de la vaccination des volailles par la réglementation européenne sera conditionnée à l’existence d’une surveillance des animaux vaccinés, de façon à garantir l’absence d’infection inapparente. Pour cela, il est notamment nécessaire de disposer d’une méthode validée permettant de distinguer les animaux contaminés naturellement de ceux vaccinés. Ceci est indispensable pour surveiller la propagation de l’influenza aviaire et autoriser l’exportation des volailles vaccinées ou des produits qui en seraient issus. -
Certains des tests sérologiques utilisés actuellement pourraient permettre cette distinction mais les conditions d’utilisation doivent être précisées. De plus, l’efficacité des tests dépendra en partie des types de vaccins qui seront développés pour les différentes espèces de volailles. Enfin, la manière de combiner les différents types de tests pour une surveillance optimale des troupeaux vaccinés chez les différentes espèces de volailles concernées devra être spécifiée.
source : ANSES/https://www.filieres-avicoles.com - Janvier 2023
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